vendredi 16 septembre 2011

POUR LES ROMS CE N'ETAIT PAS UN TRAMWAY NOMME DESIR.

"Les feuilles mortes", le poème de Prévert, nous dit que "les feuilles mortes se ramassent à la pelle"  et poursuit par "les souvenirs et les regrets aussi". Une bonne entrée en matière à méditer avant d'aborder le problème des ROMS, ce buzz national par excellence qui flatte les instincts sécuritaires de nombreux concitoyens et permet à Président et ministres de flotter sur la vague de la stigmatisation.
Ce sont des habitants de la Terre. Gitans, Tsiganes, Manouches, Romanichels, Bohémiens et que sais-je encore. En fait les Roms, "les hommes". Ceux qui défraient les chroniques journalières des médias, à tort et à raison. Nous n'avons pas à subir leurs méfaits. Ils n'ont pas à subir notre indifférence.
Les paroles et les actions ordonnées par le président et son gouvernement pour effacer ce dossier épineux se traduisent par des mots : campements illicites,  traque humaine, fichage biométrique, chasse aux roms, expulsions, bannissements, un tramway pour les roms,  reconduite ... Des mots qui fleurissent et sentent bon une France qu'on croyait enfouie dans les brumes de l'histoire. C'était oublier ces colonies de "beaufs" traditionnels et une part de plus en plus importante de la population lassée de ces méfaits au quotidien avec pour accompagner et corser le tout les rengaines médiatiques ressassées jusqu'à plus soif. 
De l'autre coté, dans la bulle souvent ignorée de la misère humaine, convenons qu'ils y prennent peine ces migrants de l'Europe de l'Est à se faire fustiger et refouler. Pour revenir aussi sec passer des frontières qui n'existent plus, encore plus misérables et déshérités. Et au bout de ces voyages dans l'univers du dénuement et de la marginalité, un comportement antisocial et primitif que nous ne comprenons plus. Mendicité publique des enfants, viols, mises à sac, vols ... L'acharnement politique n'ayant pas de limite, le stress provoqué par l'onde de choc au moindre méfait amplifie l'état de guerre contre ces envahisseurs.
N'ayant pas vocation à défendre l'injustifiable ou pourfendre la veuve et l'orphelin, ne revêtons pas l'habit de Merlin l'enchanteur, laissons ce rôle aux philosophes qui se contentent, pour combien de temps encore, d'user des plumes pour prêcher les convaincus.
Il faut raison garder. On ne peut laisser des enfants, des femmes, des hommes dans la détresse la plus complète ; nous ne pouvons non plus supporter leurs moeurs et leur façon de vivre à cent années lumière des nôtres. Nous vivons un instant de l'histoire du monde peu reluisant. Une révolution crasse qui abandonne ses naufragés aux portes des paradis artificiels bâtis par les tribus civilisées qui peuplent les contrées riches et bien vêtues. Celles où l'on mange à sa faim. Critiquer ou défendre ne suffit plus. Il nous faut agir. Prendre en main ces destins, leur offrir instruction et civisme, nourriture et bonheur, civilisation. En fait leur donner la vie.  Et vite. Avant que ces ventres vides, désespérés, ne décapitent nos citadelles.
Dans l'obscurité de ces jours sauvages ne confondons pas gens du voyage et roms. Leurs situations en France ne sont en rien comparables. Les gens du voyage sont à plus de 95% français, les roms sont des immigrés récents Roumains ou Bulgares.
... Et comme tout finit par lasser voici venu le temps des Comoriens de Marseille. Une nouvelle aventure épique commence pour notre Ministre de l'Intérieur."


BOHÉMIENS EN VOYAGE


La tribu prophétique aux prunelles ardentes
Hier s'est mises en route, emportant ses petits
Sur son dos, ou livrant à leurs fiers appétits
Le trésor toujours prêt des mamelles pendantes.


Les hommes vont à pied sous leurs armes luisantes
Le long des chariots où les leurs sont blottis,
Promenant sur le ciel des yeux appesantis
Par le morne regret des chimères absentes.


Du fond de son réduit sablonneux, le grillon
Les regardant passer, redouble sa chanson ;
Cybèle, qui les aime, augmente ses verdures,


Fait couler le rocher et fleurir le désert
Devant ces voyageurs, pour lesquels est ouvert
L'empire familier des ténèbres futures.
                 Charles Baudelaire. Les fleurs du mal.



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