Pour échapper à son triste sort le jeune gland chargea un mince baluchon sur ses frêles épaules et partit apprendre la vie sur les chemins. Mais il ignorait qu'un monarque qui avait entrepris de réformer le petit peuple envoyait dans les provinces éloignées du palais ses hommes de main sans scrupules raconter que seuls quelques "importants" choisis par sa Majesté avaient dés à présent tous les droits, richesse, jouissance, instruction ... Imaginez l'étonnement d'un jeune gland rural de basse naissance pris dans cette grotesque mais néanmoins royale hystérie, pressé qu'il était de trouver une identité et un travail sous peine d'être renvoyé hors des frontières par les milices casquées qui battaient les villes et les campagnes...
Fatigué des refus patronaux - devant sa mine de gland métissé un peu métèque, des réformes sans queue ni tête qui pleuvaiant sur la gente laborieuse et prolétaire et des courses sauvages pour tromper les nervis de l'impérial directeur de la conscience nationale - le fruit traumatisé du vieux chêne glissa sa besace dans le fossé et se posa contre un couple de champignons peu digestes mais néanmoins politiquements corrects qui, si les médailles des ors de la cour pouvaient être promises au vulgum pecus, auraient déjà vus leur large chapeau envahis de ces parfois payantes galanteries.
Et c'est ainsi que mourût dans la paix d'un coin de sud Ardèche - enfin libéré en ces temps lointains d'un passé sans souvenirs et d'une existence sans avenir - un pauvre gland sans instruction qui n'avait rien demandé et qui se vit tout imposer, sauf bien entendu ce qu'il recherchait.
Et sincérement, vous croyez que ces temps là ont disparu ?
Le repos éternel d'un gland ardèchois. |
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