J'ai failli être en retard. La garrigue ne crissait plus.
Tout semblait redevenu calme dans la couleur fanée des derniers jours d'été. Nous étions le 4 septembre et le soleil continuait à lâcher inlassablement ses rayons de feu dans un ciel si bleu qu'il devenait factice au pas du randonneur.
Quand un éclair rosé a zébré la perspective j'ai reconnu la libellule rouge, celle qui enchante mes après-midi estivales en visite dans la nature. Sauf que par habitude de nombreux spécimens de "sympètre rouge sang" égaient le paysage. Et, comme je crois aux fées et aux contes sans aucune réserve je suis aussi persuadé que ces insectes, les plus beaux de la nature estivale de nos régions, partent pour un effort gigantesque dés que l'automne se prépare. Les libellules s'offrent une migration Africaine pour revenir au printemps encore plus belles de l'horizon originel fréquenté durant l'été austral. Dire un au revoir était un des buts de ma sortie. Un murmure m'y surprit :
- Te voilà enfin, juste un instant pour te saluer une dernière fois ; nous sommes prêtes pour le grand voyage ignoré des humains. L'an prochain tu verra mes descendants.
Une dernière acrobatie aérienne et la libellule a disparu me laissant sans réaction, le regard humide du départ d'une amie de quelques jours.
Et depuis je cherche une vérité dans cette scène. Une partie est rêverie de poète mais où est la part de réel ? Je crois savoir ...
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